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[MUSEALIA] Manuscrit de "La Dernière Bohémienne" de Fanny Reybaud


[Musealia : Manuscrit de La Dernière Bohémienne de Fanny Reybaud]

Tous les mois, Sorbonne Université vous propose de découvrir un objet issu de ses collections patrimoniales. Ce mois-ci, découvrez le manuscrit de La Dernière Bohémienne de Fanny Reybaud.

Henriette Étiennette Fanny Arnaud puis Reybaud (1802-1871) est une romancière française née en Provence et mariée à l’homme politique et écrivain Charles Reybaud. Amie d’Adolphe Thiers et rivale de George Sand, elle publie onze romans dans la Revue des deux mondes qui ont rencontré un certain succès. Elle connaît, grâce à ses ouvrages comme Mademoiselle de Malepeire, Mézéhé ou Les aventures d’un renégat, un rayonnement international, aussi bien en Belgique qu’Outre-Atlantique.

Ses œuvres, si elles ne sont pas considérées comme régionalistes, évoquent néanmoins d’anciennes coutumes provençales et des paysages méridionaux (la fête de la Saint Jean dans L’avocat Loubet). Dans ses études de mœurs puis dans ses romans historiques, elle dépeint dans un style élégant et mesuré la sensibilité féminine.

La Dernière Bohémienne (1853), publié en partenariat avec l’éditeur Buloz, se déroule en Bretagne. Quatorze éditions de ce texte ont été publiées entre 1853 et 1860 en français. Ce manuscrit peut être une source précieuse en génétique des textes, dans la mesure où il comporte des zones biffées et des corrections marginales.

Cette romancière tombée en désuétude dans la mémoire collective et dont le style est jugé moins vigoureux que celui de George Sand possède des qualités littéraires indéniables : ce manuscrit est l’occasion de les redécouvrir, car « son œuvre peut offrir aux curieux du passé provençal des éléments de réflexion originaux et attachants ; et son style conserve une étonnante séduction[1] ».

Le manuscrit de La dernière Bohémienne a été offert en 1867 par le Docteur Melchior Yvan (homme politique entré au cabinet du prince Napoléon et inspecteur de l’imprimerie et de la librairie) à Madame Gustave Arlès, l’épouse de François-Gustave Arlès, industriel de la soie et membre de la Société d'économie politique de Lyon. Il est possible qu’il ait été légué à l’Institut d’Etudes Provençales de la Sorbonne, devenu le CEROC (Centre d’Enseignement et de Recherche d’Oc) en 1952, puis aujourd’hui la BLOR (Bibliothèque de Linguistique Occitane et Romane) en raison du lien de son autrice avec la Provence.

 

[1] Yvonne KNIBIEHLER, « Fanny Arnaud-Reybaud, Romancière provençale », paru dans Provence historique, fascicule 164, 1991, p.115

 

Par Marine Douchin, aide-documentaliste des bibliothèques de l'UFR de Langue française (SU).

 

Fiche technique

  • Dénomination : La Dernière Bohémienne, de Fanny Reybaud
  • Type de document : manuscrit
  • Cote :  1 EM
  • Description : 77 pages (lacunes pages 73 à 175) - 16 cm de hauteur et 20 cm de largeur
  • Date : 1853
  • Lieu de conservation : Bibliothèque de Linguistique Occitane et Romane

 

Bibliographie

  • Fanny REYBAUD, La Dernière Bohémienne. Paris : Hachette, 1856, disponible sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64980412 (consulté le 16/11/2022)
  • Yvonne KNIBIEHLER, « Fanny Arnaud-Reybaud, Romancière provençale », paru dans Provence historique, fascicule 164, 1991 : https://docplayer.fr/42114436-Fanny-arnaud-reybaud-romanciere-provencale.html
  • Les écrivaines-jοurnalistes sοus la Mοnarchie de Juillet : la presse au service d'une recοnnaissance littéraire, thèse de doctorat présentée et soutenue par Lucie RICHARD ROUSSEL, Université de Caen, 2018 : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02152034/file/sygal_fusion_27490-richard_roussel-lucie.pdf

 

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