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[MUSEALIA] Des photographies aériennes qui racontent les « classes volantes » de la Sorbonne


[Musealia : Des photographies aériennes qui racontent les « classes volantes » de la Sorbonne]

Tous les mois, Sorbonne Université vous propose de découvrir un objet issu de ses collections patrimoniales. Ce mois-ci, découvrez les  photographies aériennes qui racontent les « classes volantes » de la Sorbonne.

En 1959, un article paru dans la revue France Aviation se félicitait d’une innovation pédagogique venue réveiller la « vieille Sorbonne », désormais « mise à la page » par une « technique up to date d’enseignement » : l’enseignement par avion de la géologie. « Cette petite révolution dans les traditions universitaires, ajoutait la revue, est l’œuvre d’un aviateur de la première guerre : Jean Gandillot, aujourd’hui lieutenant-colonel de réserve de l’armée de l’Air, chargé de cours de photogéologie à la Faculté des Sciences, dont le carnet de vol, ouvert en 1918, alors qu’il commandait une section photo dotée de biplans Salmson, totalise aujourd’hui plus de 3 000 heures, y compris celles qu’il effectua au cours du second conflit mondial ».

Lancée en 1950, l’initiative conduisait des étudiants de la Faculté des Sciences jusqu’au Bourget où, embarqués sur des avions de la compagnie Air Transport, ils participaient à une « classe volante » d’environ trois heures « avec d’autant plus d’enthousiasme que, pour nombre d’entre eux, cette randonnée céleste [était] aussi un baptême de l’air ». Pionnier de l’application de l’observation et de la photographie aériennes à la géographie, à la géologie, à l’ethnographie et à l’archéologie, Gandillot fut largement salué pour cette innovation pédagogique, au point de figurer pour son initiative dans des ouvrages comme L’Aviation des temps modernes (Edmond Blanc, 1953) ou Les Explorations au vingtième siècle (Henry Beaubois et alii, 1960).

Un ensemble de plaques photographiques sur verre a été retrouvée il y a quelques années dans les réserves du campus Pierre et Marie Curie. Conservées dans une boîte en bois au nom du lieutenant-colonel Gandillot, ces photographies aériennes font écho à sa carrière militaire. Représentant des voies de communication bombardées, des ponts, des batteries antiaériennes, des positions d’artillerie ou des bâtiments détruits, elles rappellent que, depuis 1918 et avant de devenir « photogéologue », Jean Gandillot était un spécialiste de l’interprétation des photographies aériennes à des fins de renseignement militaire.

Le pôle Collections scientifiques et patrimoniales de la Bibliothèque de Sorbonne Université travaille à la cartographie, à la conservation et à la valorisation des collections universitaires. Elles comprennent de nombreux documents photographiques, couvrant des typologies extrêmement variées (autochromes, plaques photographiques, plaques interférentielles Lippmann, etc.), qui sont progressivement inventoriés et reconditionnés, en concertation avec le Service des archives et du recueil des actes (SARA) de l’université.

Par Stéphane Jouve, responsable des collections de Géosciences et Rémi Gaillard, responsable du pôle Collections scientifiques et patrimoniales (BSU)

 

Source : Archives Pathé Gaumont, actualités du 23 juillet 1951

 

Fiche technique

  • Dénomination : boîte de photographies aériennes sur plaque de verre 
  • Type de document : plaques photographiques sur verre
  • Numéro d'inventaire : SU.PAL.2022.0.50.3.318.0
  • Date : première moitié du 20e siècle
  • Lieu conservation: Collections de Géosciences, Bibliothèque de Sorbonne Université

 

Bibliographie

  • Jean Gandillot, « La photographie aérienne au service de la géologie », Bulletin de la Société Géologique de France, 1954.

  • Jean Gandillot, La photographie aérienne appliquée aux recherches géologiques, thèse soutenue en 1955 à la Faculté des sciences de Paris.

  • Henry Beaubois, « L’avion au service de la géographie et de la géologie », France aviation, n° 51, février 1959.

 

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